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La symétrie du chaos, vers un nouvel paradigme international

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La symétrie du chaos, vers un nouvel paradigme international  Empty La symétrie du chaos, vers un nouvel paradigme international

مُساهمة من طرف nabil الجمعة 23 سبتمبر - 2:44

par Wissem Chekkat;le quotidien d'oran.




La symétrie du chaos, vers un nouvel paradigme international  SpacerAprès six mois de
résistance, le régime du colonel Gaddafi a fini par
être surpris dans sa capitale par un coup de main assez élaboré. Il aura
néanmoins réussi à briser l'élan des nouvelles guerres high
tech, rapides et multimédia s'abattant sur un nombre
précis de pays arabes depuis l'avènement de l'année 2011.



Ce remake réussi
de la baie des cochons sur les rivages de Libye marque non seulement un
tournant dans les relations internationales mais pèsera négativement à
l'avenir
sur les relations Nord-Sud en Méditerranée occidentale. Vingt ans après
l'effondrement de l'empire soviétique et la suppression de la menace
dite
rouge, l'année 2011 fut choisie comme celle de l'assaut général contre
les
derniers régimes rétifs à l'hégémonie du nouvel ordre mondial et son
idéologie.
Première cible avant les pays satellites de la Chine et les pays
d'Amérique latine contestataire
de l'ordre mondial : les pays Arabes hors de l'influence. On sacrifiant
deux
leaders alliés dont l'un du pays Arabe le plus peuplé et le plus
influent, les
USA escomptaient obtenir un effet domino dans l'ensemble de la région et
plus
particulièrement un changement de régime dans des pays comme la Libye et
la Syrie. Cependant,
la très coûteuse occupation de l'Irak de Saddam Hussein et le désastre
Afghan
obligèrent les stratèges américains à opter pour un nouveau type de
guerre plus
économique en utilisant les moyens de l'information, les réseaux
sociaux, les Psyops, la propagande, les cellules terroristes dormantes
et AlQaida, outil crée, financé et armé par la CIA, le MI-6 et bien
d'autres
services de renseignement pour l'achèvement de certains objectifs
géostratégiques globaux. C'est en effet une nouvelle forme de guerre
High Tech, rapide et reposant sur le concours des
populations locales préalablement formatées par une propagande massive,
multi
vectorielle, élaborée et adaptée à l'humus culturel, religieux et/ou
idéologique. Si le putsch militaire en Tunisie fut relativement facile,
ordonné
et sans grande effusion de sang, celui de l'Égypte contraria deux
acteurs clé
de la politique étrangère US : le royaume d'Arabie Saoudite et Israël.
Ce
dernier avait toutes les raisons du monde d'appréhender un changement de
régime
en Égypte susceptible d'amener à sa tête des factions hostiles à l'État
hébreux.



Malgré la
soumission totale de l'armée égyptienne à son mentor US, véritable
maître du
pays du Nil, les choses semblent se détériorer dans la péninsule du
Sinaï. Au
détriment d'Israël. Effet collatéral inattendu d'une guerre dite
globale. C'est
le concept de la guerre tous azimuts ou guerre totale
multidimensionnelle
appliquée à des cas concrets. A distinguer du concept Clausewitzien de
la
guerre. C'est une nouvelle forme de guerre dans laquelle les aspects
informationnels, propagandistes, psychologiques, diplomatiques et
'économiques
sont mobilisés comme des armes de combat de première ligne contre des
États ou
des groupes d'États. D'ailleurs, ce n'est point un hasard si les moyens
diplomatiques incluant le recours au CS de l'ONU, et les médias sont
considérés
comme des étapes cruciales de tout plan militaire US.
Ainsi après l'Afghanistan, le Pakistan, l'Iran, l'Irak, le Liban, la
Palestine, la Syrie, le Yémen, la Somalie et le Soudan, il
n'était pas étonnant de voir la machine bien huilée se tourner vers le
Maghreb.
Premier maillon faible de cet espace géopolitique en mal d'intégration :
la Libye du colonel Mouammar Gaddafi. Bête noire et vieil ennemi de
bons nombre de pays
occidentaux et arabes du golfe arabo-persique.
L'aventure militaire précipitée de l'OTAN sur les côtes libyennes a non
seulement bousculé l'équilibre géostratégique de cet espace géopolitique
mais
risque fort de bouleverser l'ensemble des relations Nord-Sud en
méditerranée
occidentale. Cette aventure militaire a mis fin à cinquante ans de paix,
puisque la dernière intervention armée occidentale en Afrique du Nord
remonte à
la



bataille de Bizerte
(Tunisie septentrionale) et à la guerre d'Algérie. Plus préoccupant est
l'ingérence presque immorale de certaines entités étatique du Golfe
persique au
Maghreb : la chasse frénétique aux subsahariens par les rebelles en
Libye
relève plus d'une vindicte dictée contre l'orientation africaine de la
Jamahiriya et son
mépris des Arabes du golfe persique. Cette tendance africanophobe
traduit la future orientation de la
Libye de demain telle que voulue par les mentors et
financiers de l'agression militaire contre ce pays : La Libye
post-Gaddafi sera Arabe du premier camp. Celui de la Jordanie, du Qatar,
des
Émirats Arabes Unis, du Koweït et du Bahreïn. En d'autres termes, un
pays
détaché de son environnement africain.



Malgré la chute
de Tripoli suite à l'opération «Siren», opération
coup de poing qui fera date dans les manuels militaires des armées, les libyens
n'auront pas démérité et ont globalement fait face à l'agression de leur pays
avec plus d'efficacité que ne l'ont fait les irakiens pourtant infiniment mieux
armés. La Libye
a tenu à six mois de bombardements et autres pilonnages intensifs des forces de
l'OTAN, lesquelles ont déversé sur ce pays près de 200 bombes par jour. Dans
cette guerre, les rebelles libyens, en particulier ceux de la ville de Misurata
ont bénéficié du soutien de firmes de sécurité et de renseignement privées
ainsi que de mini-drones (des drones quadricoptères de type Scout). Ailleurs dans le pays, des
drones américains Predator II armés croisaient dans
le ciel libyen chassant en meute des cibles désignées.



Sous-estimée, la Libye du colonel Gaddafi et son système atypique de pouvoir non hiérarchisée
et horizontalement distribué a donné du fil à retordre à l'OTAN. A la surprise
générale de ses voisins, la
Libye, plus petit pays du Maghreb a non seulement failli
écraser rapidement et efficacement la rébellion armée qui s'est déclaré en
Cyrénaïque le 16 février 2011. N»était-ce l'intervention militaire occidentale.
Néanmoins, la Libye
a réussi à absorber le choc initial de l'agression de la coalition
internationale menée par les USA, la
France, la
Grande Bretagne, le Qatar et les Émirats Arabes Unis avant de
tenir tête à l'OTAN, la plus grande alliance militaire du monde.



Cette capacité de
résistance d'un pays aux capacités technologiques quasi-inexistantes, doté
d'une toute petite armée de quatre ou cinq brigades ne peut s'expliquer que par
le régime très particulier et hors normes imposé par le colonel Kadhafi. Un
système opaque où le pouvoir est dissous parmi des centaines de tribus et où la
notion d'État selon l'acception occidentale demeure un concept étrange.
L'organisation de l'État des masses, un concept paradoxal pour un pays de cinq
ou six millions d'habitants a rendu caduc tous les plans précédemment utilisés
en Irak et a imposé à l'OTAN un nouveau paradigme à peine connu.
Indubitablement, c'est en Libye qu'a été mis en échec
le cycle des révoltes arabes par le désordre et l'ingénierie du chaos au moyen
des réseaux sociaux et des services de messagerie. Car contrairement à la Tunisie et l'Égypte, pays
pro-occidentaux ayant connu des putschs militaires déguisés en révolutions
colorées, la Libye
comme le Yémen et la Syrie
ont fait autrefois partie d'un front du refus et de la résistance qui aura
vécu. Il est paradoxal de constater qu'une ville éloignée comme Brega ait tenu tout au long de la guerre et ait survécu à
Tripoli qui a succombé à un coup de main éclair et complexe.



L'histoire est
riche de ces retournements spectaculaires d'alliances et d'allégeance. Toutefois,
qui aurait osé concevoir il y a à peine une trentaine d'années que l'OLP
(Organisation de Libération de Palestine) se retournerait contre Damas ? Il est
vrai que la vieille organisation désuète et corrompue de la résistance
palestinienne n'a jamais pardonné le positionnement du régime syrien laïc aux
côtés d'une organisation islamiste rivale, ayant réussi à prendre le pouvoir
dans l'enclave assiégée de Gaza. Comme dans l'épisode libanais, la main des
Saoudiens n'est jamais très loin et il n'est pas étonnant dès lors de constater
la stratification en cours et la superposition de la rivalité créée de toutes
pièces entre l'Arabie Saoudite et ses alliés, garant d'une version rigoriste de
l'Islam sunnite contre l'Iran chiite, ultime avatar de l'impérialisme perse. Un
schéma correspondant parfaitement aux plans d'hégémonie US au Moyen-Orient,
basés sur les divisions ethniques et confessionnelles et même au-delà.



L'une des
techniques de tromperie en usage dans ces nouvelles campagnes militaires d'un
nouveau genre contre des États est l'imposition d'un mensonge comme vérité dans
la plus pure tradition stalinienne. Ainsi des médias nous présentent sans
vergogne aucune des informations faisant état de l'usage du gouvernement syrien
d'embarcations armées contre ses propres populations civiles tout en avançant
des bilans dignes d'un accident de circulation. Est-il possible qu'une ville de
la taille de Lattaquié soit pilonnée par l'artillerie navale n'enregistre que
trois ou quatre victimes ? Le cas libyen est encore plus pathétique ; l'OTAN
qui ne maîtrise qu'une forme de propagande unique et disons le sans ambages,
sclérosée, qualifie ses raids meurtriers contre les populations civiles
libyennes comme une opération de protection de ces mêmes population. Les sites
officiels britanniques se sont illustrés par une propagande mensongère sans
vergogne pire que celle de Staline. Cercle vicieux d'un mensonge Orwellien. Cet auteur avait bien pressenti que le
totalitarisme Anglais pourrait être bien plus pire que celui du nazisme et du
stalinisme de son époque.



Les États-Unis
d'Amérique sont les principaux architectes de cet assaut. Mais dans le
cas de la Libye, ils ont adopté une
nouvelle ligne de conduite, faisant semblant de confier les opérations,
dès l'élimination
de l'ensemble des défenses aériennes libyennes à leurs alliés de l'OTAN.
Ils en
regrettèrent presque cette option. La Grande Bretagne et
la France
eurent une piètre performance face à une armée libyenne bien faible et
pas du
tout équipée. C'est grâce à la logistique US et à l'argent du Qatar et
des
Émirats Arabes Unis que cette guerre put aboutir à l'entrée des rebelles
à
Tripoli atour d'un noyau dur formé par les commandos spéciaux de la CIA,
du SAS, du 2ème régiment
de parachutistes, de la légion jordanienne, des mercenaires de l'X
(ex-Blackwater) et des forces spéciales italiennes et Qatari.



Des observateurs
peu avertis de la nature du pouvoir en Europe s'étaient interrogé sur les
motivations de certains pays comme l'Italie de s'aliéner gratuitement et
durablement l'ensemble des pays de la rive Sud de la méditerranée, en d'autres
termes ses voisins immédiats, en s'impliquant dans une guerre d'agression
contre la Libye
ou en joignant sa voix aux cris d'orfraie des pays européens contre la Syrie. Alors que ce
pays jouissait jusqu'ici d'une assez bonne image au sein des pays du Sud. Le
fait est que le pouvoir réel en Italie et ailleurs en Europe n'est plus aux
mains des habitants de ces pays mais appartient de facto à des oligarchies
invisibles agissant assez similairement à des gouvernements d'occupation.



La stratégie du
double endiguement utilisée contre l'Iran et l'Irak, la destruction de ce
dernier et son occupation, la guerre civile libanaise, la scission du Soudan,
l'élimination physique des figures historiques de la résistance palestinienne,
la mise au pas du Liban, l'encerclement et l'assaut de la Syrie, la déstabilisation du
Yémen, l'affaiblissement des pays du Maghreb, la mise en place d'une véritable
ceinture de feu entre le Sahel et l'Afrique du Nord s'étendant de la corne de
l'Afrique à l'Atlantique, et, actuellement la mise en pièces de la Libye, ne sont une suite
ininterrompue d'évènements liés. Lesquels s'inscrivent dans le cadre d'un plan
réglé et préconçu. Tell qu'il a été ébauché par l'ex secrétaire d'État US Henri
Kissinger dès l'avènement des années 70. A posteriori, l'actuelle vague de révoltes
présentée comme un printemps arabe en référence à une série d'évènements ayant
abouti à l'implosion de l'ancien bloc de l'Est n'est que la continuation d'une
même et unique stratégie visant toujours le même objectif : le formatage de
l'environnement immédiat et lointain d'Israël à même de garantir sa survie pour
les cinquante prochaines années et par-dessus tout garantir son existence au-delà
de l'année 2048.



L'enthousiasme
suscité par les révoltes arabes a fait long feu. Si les médias mainstream n'ont pas hésité à qualifier cet assaut général
de «printemps Arabe», la réalité des faits déformés sur le terrain grâce à la
magie des caméras embarquées sur les téléphones portables dans un monde ou
presque tout le monde en est équipé a fait déchanter plus d'un. De mémoire de
révolutionnaire, on n'a jamais vu des rebelles armés de fusils d'assaut
Gewehr-36 avancer contre les troupes gouvernementales de leur propre pays sous
la couverture d'hélicoptères de combat avancé, de drones et de bombardiers
étrangers tout en bénéficiant de l'appui feu de l'artillerie navale, le
renseignement de l'imagerie satellitaire et l'encadrement des forces spéciales
de pays ayant une longue tradition dans la subversion et le sabotage. C'est
pourtant bien ce qui s'est passé en Libye. Et c'est ce que l'on tente de
recréer en Syrie et si possible, ailleurs. Ce n'est point un hasard si, au
départ des contestations, une aide logistique est mise à profit des insurgés,
fussent-ils présentés comme de simples manifestants. Changement d'icônes.
Depuis les années 60, le Kalachnikov était l'arme par excellence de tous les
révolutionnaires et guérilléros de tous bords. L'usage par les rebelles libyens
d'une variante du fusil d'assaut FN-FAL et de missiles antichar MILAN, puis
après l'opération de Tripoli, du fusil Allemand G-36, équipant entre autres les
forces spéciales jordaniennes, consacre une véritable rupture. Après les rébellions
maoïste, communiste, socialiste et nationaliste, voici venu le temps des
rébellions néolibérales financées par les riches Cheikhats
du Golfe persique et soutenues militairement par les milieux transfinanciers internationaux.



Cependant,
l'apparition spontanée de ces nouvelles guerres High
Tech de propagation du chaos social par le bas et l'ingénierie du putsch
scientifique n'est pas sans risque pour les pays l'ayant adopté. La
Grande Bretagne
(mais aussi la France)
en sont de parfaits exemples. Et ce, malgré la surveillance exhaustive
et
maniaque des réseaux par des cohortes de cyber
policiers dans ces deux pays. Surveillance bien plus intense,
systématique et
étroite que ne le serait la surveillance d'internet
dans un pays comme la Chine.
Le retournement des nouvelles armes que constituent désormais
les réseaux sociaux et les services de messagerie contre l'un des pays
les
ayant le premier utilisé pour attaquer un autre pays (la tentative
britannique
de susciter une révolution colorée-verte-en Iran en
2009) a donné plus que des sueurs froides à Londres. Les émeutes du mois
d'août
2011 ont fait craindre un retour de boomerang, voire une British
Revolution. Signe qui ne trompe pas : deux facebookers ayant posté des
blagues sur le net au sujet de
ces émeutes ont été condamnées à de très sévères peines
d'emprisonnement.
Pendant ce temps, le gouvernement de sa majesté, le plus acharné dans sa
guerre
en Libye, finance, encourage et soutient des milliers de jeunes Arabes à
propager via les réseaux sociaux le désordre, le chaos et la sédition.



La reprise du
symbolisme religieux islamique par les services de renseignement US et
britannique n'est pas nouveau. Il remonte à plus d'un
siècle, avec les théories du manteau vert, du messie attendu et les
intrigues
de Lawrence d'Arabie. On percevait aisément derrière tous ces vendredis
«colorés» une forte touche de marketing. «Vendredi de la colère»,
«Vendredi de
la vengeance» ou encore «vendredi de la défiance» sont des produits
marketing
100 % US adaptés à l'humus local. Un peu comme les filiales de Coca Cola
au
Moyen-Orient. A ces techniques s'ajoutèrent le renfort d'une pléthore de
pseudo-Fatwas issues de manière désordonnées et diffuses
par des «clercs» musulmans majoritairement sunnites mais dont la
majorité provient
des pays du Golfe persique inféodés à l'empire ou de pays comme l'Égypte
ou la Jordanie. C'est un
Islam version US, aussi corollaire au néo-libéralisme que ne l'est la
spéculation boursière sur des actifs pourris. Support de propagation :
internet et chaînes satellitaires. Après l'anathème vient
la diabolisation. Le président Syrien est qualifié de Hulagu dans une
référence
à l'invasion mongole du Moyen-Orient au 13ème siècle ; le guide libyen
qui
s'est déjà auto-affublé de toute une série de titres,
se voir en plus affublé de tous les noms d'oiseaux. Il est vrai qu'il ne
s'est
fait que des ennemis. La propagande des pays du CCG s'acharne plus
particulièrement sur lui avant, pendant et après son règne. Même hors de
son
complexe de Bâb Azizya, le colonel sera accusé par
les US d'avoir collaboré avec leurs services dans la lutte
antiterroriste.
Quant on sait que tous les pays musulmans ont été sommés de collaborer
dans la
lutte contre un terrorisme crée de toutes pièces par ceux là même qui
l'exigent, on ne peut que rester stupéfait de la tromperie avec laquelle
agit
l'empire quel que soit le contexte.



Mais tout cela est voué à l'échec. Les
Américains et leurs alliés sont dans une impasse non seulement
économique mais idiosyncratique. Si au Levant, la déstabilisation de la
Syrie aura de très graves
conséquences sur Israël, dont l'arsenal nucléaire conséquent ne lui sera
d'aucun secours, au Maghreb, le dépeçage de la Libye aura des
conséquences négatives durables
sur l'ensemble des relations Nord-Sud en Méditerranée occidentale. Il ne
fait
aucun doute que tôt ou tard, l'intrusion militaire de puissances
étrangères en
Libye aura un prix.



A ce propos,
certains observateurs ont mis en doute la mainmise étrangère sur les ressources
de la Libye à
cause du sentiment ultranationaliste de certaines factions rebelles. C'est
méconnaître les ressorts cachés de la soumission consentante. Les rebelles, y
compris leurs ailes militaires les plus radicales sont beaucoup trop faibles
pour pouvoir prétendre tenir tête à leurs puissants protecteurs. De facto, ils
sont encore plus faibles que les forces loyalistes. C'est pour cette raison que
la Libye
représente un cas d'école : c'est le nouvel eldorado des multinationales et
l'entrée rêvée en Afrique du Nord et au Sahel. Et connaissant certains pays de
la coalition «humanitaire» caractérisées par leur hargne et leur cupidité à
tenir coûte que coûte la moindre parcelle de terre tombée en leur pouvoir et ne
plus jamais la relâcher à moins de provoquer un génocide généralisé, on ne voit
pas la Libye se
débarrasser de sitôt de ces protecteurs de la dernière heure.



Avec l'épilogue
libyen, l'Africom devrait avoir résolu le choix de
ses bases en Afrique. Elle y disposera aussi bien de bases stratégiquement
situées sur le golfe de Syrte qu'en bordure du Sahel, voire au Sahara central.
En parallèle, la Russie
perd plus qu'un important client de ses armements. Tandis que la Chine voit sa présence en
Méditerranée, en Afrique du Nord et au Sahel assez compromise. Certains pays
occidentaux voyant d'un très mauvais oeil la présence chinoise dans la bande
sahélienne du Soudan en Mauritanie, en passant par le Niger, principal
pourvoyeur d'uranium aux centrales électronucléaires françaises.



Propager le désordre dans un pays fait partie
intégrante de la panoplie de guerre. Le chaos est un nouveau paradigme des
relations internationales. L'ex-ambassadeur US en Chine, Jon
Huntsman et probable candidat aux présidentielles
américaines en sait quelque chose. Sa tentative très maladroite de susciter des
troubles en Chine en utilisant les réseaux sociaux l'a forcé à quitter son
poste.



Cependant, la
question qui se pose actuellement est celle relative aux conséquences à moyen
et long terme de cette nouvelle ingénierie du chaos appliqué à l'échelle
géostratégique. Utilisant des outils transcendant la guerre asymétrique que
pourrait opposer le pays ciblé face à un assaillant technologiquement plus
avancé, cette nouvelle forme de guerre ne serait-elle pas susceptible de créer
une symétrie du chaos dans les deux camps ? L'avenir nous le dira.
nabil
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