Les résidants de Syrte fuient les combats

SYRTE, Libye - De nombreuses familles ont fui, mardi, la ville natale assiégée de Mouammar Kadhafi, épuisées après avoir passé des semaines cachées sans nourriture ni électricité alors que la ville est soumise à un intense pilonnage. Mais les réfugiés ont aussi exprimé leur profonde méfiance face aux révolutionnaires qui tentent de prendre le contrôle du dernier bastion du régime.
Les propos tenus par les Libyens qui fuient Syrte montrent à quel point la résistance est forte chez ceux qui ont bénéficié du long règne de Kadhafi. Plusieurs réfugiés de la ville ont affirmé que la forte résistance armée contre les combattants révolutionnaires ne venait pas des unités militaires mais des résidants eux-mêmes, qui se portent volontaires pour prendre les armes.
«Cette prétendue révolution n'en vaut pas la peine», a affirmé Moussa Ahmed, 31 ans, qui attendait de passer un point de contrôle tenu par les révolutionnaires à la sortie de la ville. «Mais nous ne pouvons rien dire en ce moment. Quand nous rencontrons les révolutionnaires, nous devons cacher nos sentiments.»
La bataille de Syrte, une ville de la côte située à environ 400 kilomètres au sud-est de Tripoli, est devenue le point central de la lutte des rebelles pour prendre le contrôle des derniers bastions du régime. Plus de six semaines après l'entrée des révolutionnaires dans la capitale, Mouammar Kadhafi reste introuvable et ses partisans contrôlent toujours Syrte, ainsi que la ville de Bani Walid et certaines partie du désert du sud du pays.
Le secrétaire américain à la Défense, Leon Panetta, a déclaré mardi que la mission aérienne de l'OTAN en Libye ne pourrait prendre fin tant que Syrte serait sous le contrôle des forces de Kadhafi. Le premier ministre libyen de facto, Mahmoud Jibril, a affirmé lundi que le Conseil national de transition devait attendre la prise de Syrte pour déclarer victoire et établir un échéancier pour les élections.
Le combat est difficile. Après trois semaines, les forces révolutionnaires n'ont avancé que de deux kilomètres dans la ville. Les forces de Kadhafi, lourdement armées, sont retranchées dans un grand centre de conférence et dans l'hôpital de la ville, selon les commandants révolutionnaires.
Mardi, les combattants ont ralenti le pilonnage de la ville pour permettre aux résidants de partir. Des centaines de véhicules remplis d'hommes, de femmes et d'enfants faisaient la queue à la sortie de la ville. Des mères portant des enfants dans des couvertures attendaient en bordure de la route tandis que des combattants révolutionnaires inspectaient les véhicules à la recherche d'armes cachées.
«Nous n'avons pas eu de légumes ni de viande depuis plus d'un mois», a dit une mère, Attiya Mohammed. «L'eau est polluée, et oubliez l'électricité: nous n'en avons plus depuis le milieu du mois d'août.»
La ville est une zone de guerre, a-t-elle dit. Les édifices sont criblés d'impacts de balles et l'hôpital principal est en partie démoli, a ajouté Mme Mohammed.
Comme plusieurs autres résidants de Syrte, elle était trop effrayée pour sortir de chez elle. «La ville était notre prison», a-t-elle dit. «Si on quittait la maison, on risquait d'être touchés par des tirs et d'être tués.»
العديد من العائلات فرت يوم الثلاثاء من بلدة الزعيم الليبي معمر القذافي المحاصرة بعد أن أمضىت أسابيع دون طعام و تعرض المدينة لقصف مكثف. ولكن أعربت اللاجئين عن عدم ثقتهم العميقة للثورة لم يخرجهم الا الجوع والقصف الشرس المتواصل من اسابيع
الملاحظات التي أبداها الفارين من سرت الليبية ا تظهر كيف أن المقاومة هي مرتفعا بين الذين استفادوا من عهد طويل من القذافي. وأكد العديد من اللاجئين من المدينة أن المقاومة المسلحة قوية ضد مقاتلي الثورة لم تأت من وحدات عسكرية ولكن السكان أنفسهم ، الذين يتطوعون لحمل السلاح.